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Emma. : cross-over avec une célèbre série ?

  • Photo du rédacteur: Alexis Beauchet
    Alexis Beauchet
  • 2 mai 2020
  • 2 min de lecture

Pour son premier long-métrage, la photographe Autumn de Wilde s'attaque à du très lourd :


Adapter l'un des romans phares de Jane Austen, dont l'adaptation de 1997 a remporté un oscar, celui de la meilleure musique originale. Entourée d'une équipe de haute volée, reste à savoir si ce film fait le poids face aux nombreuses adaptations

de ce roman.


L'histoire se passe pendant l'époque victorienne. Dans ce film, Emma (Anya Taylor-Joy) est une femme riche, intelligente, mais qui s'ennuie. Elle décide de jouer les entremetteuses pour ses amies et les garçons de la cour, mais rien ne se passe comme prévu. Piètre Madame Claude avant l'heure, la jeune demoiselle part en déconfiture, dès lors un nouveau film commence. Emma Woodhouse semble être tombée dans une aporie dont elle ne peut se défaire.


L'arroseur arrosé :


Une certaine solennité biblique règne sur ce film, qui a peur de rompre avec les traditions britanniques qui semblent parfois burlesques. Arrêtons-nous un instant sur la photographie qui est le véritable point fort de ce film. Chacun des plans de ce long-métrage relève de la peinture : le renouveau du fauvisme au bas mot. Le travail de Christopher Blauvelt est tout simplement bluffant. Du Kandinsky dans l'art, de quoi faire rugir le Sphinx de Delft (qui peignit autrefois «l'entremetteuse»). De même pour la jolie musique d'Isobel Waller-Bridge (sœur de Phoebe, star de Fleabag) qui fait, malgré tout, pâle figure lorsqu'on se met à la comparer à la désormais oscarisée Rachel Portman. Anya Taylor-Joy arrive quand même à se démarquer en se débarrassant, de manière désinvolte, de ses rôles timbrés dont on lui incombait la tâche. On peut également souligner la performance de Mia Goth, et hélas, ça s'arrête là.


De Wilde arrive à nous retranscrire de manière certaine le flegme britannique que la romancière essayait de nous transmettre. Le charme et la délicatesse britannique de l'époque n'ont vraiment de pareil égal. Jane Austen aimait flirter entre la liberté et la dangerosité dans cette époque encore taboue. Elle se répétait beaucoup dans ses romans, à tel point qu'après en avoir lu un, on a l'impression de les avoir tous lus. Mais le charme du cinéma est que l'on peut décortiquer éternellement un livre sans en changer un traître mot. La, désormais, photographe-réalisatrice réussit d'une main de maître à succéder de fort belle manière à Douglas McGrath. Ce film entre à pas comptés dans le doux charme des films britanniques évoquant le XIXe siècle.


Si ce film vous attire, venez découvrir la bande d'annonce juste en dessous...


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