It must be heaven : critique
- Alexis Beauchet
- 3 avr. 2020
- 2 min de lecture
Ne connaissant pas ce réalisateur, je me lance dans l'inconnu le plus total. Reparti avec la mention spéciale du Jury au dernier Festival de Cannes, je pars tout de même confiant, puisque les films du Monde Arabe qui nous parviennent ici en Occident (Mustang, Winter Sleep, Fatima...) n'ont jamais déçu jusque-là. Alors que ressort-on de ce nouveau rendez-vous avec le monde Arabe ? Énième voyage en Absurdie.

Dès le début du film, on comprend où on est tombé. Certes, l'absurdité est moins poussée que chez Lanthimos ou Dupieux, mais elle est bien différente. Différente car Elia Suleiman ne nous présente pas un film comme on nous les présente en Occident: son film ne sert pas à nous raconter une histoire, mais à nous montrer la beauté de ses photographies. Adepte du comique de répétition Tout comme l'humoriste Mr Fraize, le réalisateur d'origine israélienne (mais se revendiquant palestien) à nous répéter ce qui le fait rire : la scène avec l'oiseau en est le parfait exemple. Il y a également le mimétisme des personnages (souvent des acteurs de la vie privée) qui reviennent, incessamment durant tout le film. Le film se déroule itou en répétition : peu importe où il va, Elia est poursuivi par la Palestine qui ne le quitte jamais.

Ce film est une compilation de métaphores accentuant la différence entre un pays où la guerre est d'usage et des pays où le silence règne. Point fort du film : peu importe la situation loufoque auquel il fait face, Elia reste impassible, stoïque devant des événements qui méritent d'être aboyés. C'est un melting-pot de plusieurs personnages : Charlie Chaplin, Mr Bean, Jerry Lewis... Ce genre de film atypique ne se regarde que si vous appréciez les films muets dénués de sens mais à l'humour implacable.
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